Si j’ai l’habitude avec Arnaud Manzanini lors de nos podcasts Dans la Tête d’un Cycliste de faire des parallèles entre l’industrie du cycle et celles de l’Automobile ou des motos, ce n’est pas un hasard. Les similitudes sont nombreuses et chacun pourrait s’inspirer et apprendre de son voisin.

Dans notre petit monde de la bicyclette, il y a un courant récent qui voudrait à tout prix opposer le camp du bien (les cyclistes qui pédalent) au camp du mal (les automobilistes et les motards qui « polluent »). De mon point de vue cette posture manque cruellement de bon sens et de discernement car les choses sont bien entendu beaucoup plus complexes. N’oublions jamais que notre impact carbone individuel est multi-factoriel et ne dépend pas uniquement de nos choix de véhicules mais aussi de notre habitat, notre alimentation et plus globalement de notre comportement.

Ainsi, a quoi bon vanter les bienfaits de la mobilité « douce » ou brandir le « made in France » comme argument écologique ultime si votre entreprise occupe des locaux vétustes ou mal isolés, si vous et vos équipes utilisez régulièrement l’avion ou encore si votre alimentation compte une bonne part de nourriture industrielle et de produits carnés… Quid de la gestion de vos déchets? Et oui c’est l’impact carbone global qui compte. 

Beaucoup seraient surpris des résultats de calcul d’empreinte carbone de leur entreprise préférée. 

Bref; L’on peut apprécier les belles mécaniques avec ou sans moteur et sous toutes leurs formes sans dénigrer ni juger. Le vélo est – aussi – un sport mécanique. C’est en tous cas la position de 2-11Cycles.

Pourquoi Alpine?

Alpine est une marque Française avec une belle histoire mais surtout avec une belle idée. La performance alliée à la simplicité, une constante depuis le début. Un pragmatisme qui fait écho à nos propres choix et qui est renforcé par le fait que la marque ne propose qu’un seul modèle, décliné en plusieurs versions et fortement personnalisable.

La Force d’alpine c’est cette singularité, l’excellence de l’offre, l’excellence de l’accueil.

Pour certains, Alpine c’est la voiture Made in France. Incroyable sachant qu’en réalité ces voitures sont un assemblage, à Dieppe,  de nombreux composants, tous « Made au bon endroit » mais pas nécessairement en France. Comment, dans l’industrie automobile, cela est absolument admis alors que dans la sphère cycliste, la fabrication « réelle » ou « véritable » c’est seulement quand le cadre est soudé en France? Les confrères ne tarissent pas de nouveaux qualificatifs ou néologismes pour essayer de ses distinguer, simplement par le fait de souder 8 ou 10 tubes d’aluminium, d’acier ou de titane en France.

Dans l’automobile et la moto, on privilégie pour se distinguer:

  • une idée
  • une qualité
  • une expérience
  • une performance

Dans le vélo le client devrait se contenter du fait que son cadre a été soudé en France pour être convaincu de faire un bon achat. Pour l’exemple, sur un vélo « acier » au tarif public moyen de 5000 euros, il est question tailler puis  de souder moins de 200 €HT de tubes ( qui sont Pour les 3 marques les plus connues  Reynolds, Colombus, Dedacciai, produits hors de France avec une matière première elle aussi importée) sur notre beau territoire. Une vingtaine d’heures de main d’oeuvre avec un coût horaire moyen de 38,7 euros (stat 2020).

Ces chiffres évoluent à la marge selon le quantitatif de vélos et la complexité des cadres mais comprenez que pour un vélo au double du prix soit 10 000 euros, c’est majoritairement le prix des composants qui gonfle.

« Made au bon endroit »

Le vélo devrait s’inspirer de cela. L’auto et la moto choisissent les lieux de production de leur composants pour atteindre un optimum de coût de production, de qualité et de performance. C’est un choix raisonnable, visant à assurer une marge opérationnelle et donc la pérennité de l’entreprise.

Il y a tant de choses que nous savons produire avec excellence en France et que nous sommes heureux d’exporter. Il faut accepter que d’autre pays disposent également de compétences qui dépassent les nôtres dans plusieurs domaines. Pour revenir au vélo, il est assez aisé de trouver en asie ou même en europe des entreprises qui produisent à qualité au moins équivalente des cadres de vélos en deux fois moins de temps que ce qui est aujourd’hui proposé en France. J’insiste, moins cher parce que réalisé avec plus d’efficience, le niveau de vie des pays en question étant comparable.

2-11Cycles pourrait selon la réglementation en vigueur, apposer un « Made in France » sur ces vélos. Car c’est avant tout un calcul de valeur ajoutée produite sur le territoire national. Nous ne le faisons pas. Nous préférons être clairs et précis sur la façon dont nous opérons.

Néanmoins une chose à du sens lorsque vient le moment de faire le choix d’un fournisseur. La valeur ajoutée. Quelle est la valeur ajoutée apportée à son pays par une entreprise? Combien d’emplois? Combien d’impôts?

Préférez vous une entreprise qui soude ses cadres en France mais consomme des subventions (votre argent) et ne dégage pas de résultat ni ne paye d’impôts? Ou bien une entreprise qui sous traite la fabrication de ses cadres à l’étranger, les assemble en France sans subsides de l’état (votre argent) et réalise un bénéfice sur lequel elle sera taxée? Deux exemples qui paraissent extrêmes mais qui sont pourtant bien réalistes.

Où qu’ait été soudé le cadre de votre vélo, si la marque s’est assuré de la qualité de la matière première, du process de fabrication et de contrôle, vous disposerez d’un bon vélo. Et c’est là l’essentiel. Ce sur quoi notre « industrie » devrait se focaliser.

Une fois le produit aboutit, l’expérience d’achat et d’usage devient la chose la plus importante. L’auto et la moto l’ont compris depuis bien longtemps et sont en train de s’emparer de parts de marché à vitesse grand V par le biais du vélo à assistance électrique. Les vélocistes crient au scandale? Ils devraient visiter les concession, détailler les offres et décortiquer les mécanismes à copier.

Les échanges, les mélanges, le partage… toute la richesse qui s’offre à nous, à nos entreprises et à nos clients.

Nous continuerons d’aimer les belles voitures.

Nous continuerons d’aimer les belles motos.

Nous continuerons de tout mélanger pour faire de belles photos et vivre de beaux instants.

Nous continuerons de dire les choses comme nous les voyons.

Nous continuerons de viser l’excellence de l’expérience que nous vous proposons.

 

Notre MR4 taille SM est un modèle unique, disponible à la vente et visible dans le centre Alpine de Clermont Ferrand pour quelques jours encore. Nous les remercions chaleureusement, ainsi que le propriétaire de la voiture, d’avoir bien voulu répondre à notre sollicitation en mettant la 110R Alonso à notre disposition le temps de quelques heures.

LE MONTAGE EN DETAILS

  • Cadre 2-11 Cycles MR4 (Acier) – Taille S/M
  • Fourche Enve G Series Gravel – Carbone
  • Jeu de direction Chris King Inset 7
  • Potence Pro Discover- 100 mm
  • Cintre Pro Discover – 44cm
  • Guidoline Silca Nastro Cuscino – 3.75mm – Noir
  • Tige de selle Shimano Pro PLT – 27.2mm – 0° setback
  • Selle Shimano Pro Stealth off-road
  • Boitier de pédalier Chris king Threadfit24
  • Pédalier Shimano GRX 170mm 40T
  • Dérailleur AR Shimano GRX
  • Cassette Shimano Déore – 10-51
  • Chaine Shimano Ultégra
  • Leviers + Etriers Shimano GRX – Flatmount – Hydraulique
  • Roues Shimano carbone GRX 880
  • Pneus René Herse Snoqualmie Pass (700Cx44 – Extralight)
  • Pédales Shimano SPD XTR
  • Peinture personnalisée
  • Poids 9kg